Ni socle, ni pacte : une revalorisation en trompe-l’oeil !

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Le socle :

Lorsque Emmanuel Macron nous annonçait 10% de revalorisation en janvier 2023, ses promesses n’engageant que ceux qui voulaient bien y croire. Et comme nous ne sommes pas à un mensonge présidentiel près, la réalité est tout autre.
Aujourd’hui l’intégralité de l’augmentation se fera sous forme de prime et la seule revalorisation salariale obtenue sera le dégel du point d’indice en juillet 2022 (3,5%). Les augmentations de rémunération iront de 2,7% à 11,2% et uniquement sous forme de prime. Les plus fortes revalorisations seront pour les premiers échelons auront, en plus du doublement de la prime ISO, droit à une « prime d’attractivité ». Cela aura pour conséquence un tassement des grilles puisqu’entre l’échelon 1 et 9 (20 ans de carrière) il n’y aura qu’une évolution de 400 € !
Alors que le SMIC aura été revalorisé de 6% sur un an, la plupart des enseignants n’auront même pas eu droit à une telle évolution. Par conséquent, les salaires se rapprocheront toujours plus du SMIC et l’augmentation ne suffira même pas à couvrir l’inflation. Sous couvert d’une revalorisation historique, c’est à nouveau le pouvoir d’achat des personnels qui est en baisse.
In fine, tous les personnels ne profiteront pas de cette augmentation puisque les AED, AESH, personnels administratifs, de santé et sociaux n’y auront pas droit.

Le pacte

Avec le pacte, c’est le retour du « Travailler plus pour gagner plus ». Le nombre d’heures de travail des enseignants français est déjà un des plus importants d’Europe avec un des plus faibles niveaux de rémunération et pourtant le gouvernement laisse encore une fois entendre que nous serions des privilégiés et qu’il est temps de nous mettre au travail…
La volonté de pallier à tous les remplacements de courte durée pour faire plaisir aux parents d’élèves se fera à moyens constants et sera inévitablement de façon chaotique. Il est illusoire de croire qu’un tel mécanisme permettra de remplacer quantitativement et qualitativement les professeurs absents. L’objectif pervers et avoué est de pouvoir annualiser le temps de travail des enseignants afin de pouvoir faire appel à eux du jour au lendemain. L’objectif est bien de rendre les enseignants corvéables au gré de leur hiérarchie.
Cette rémunération indemnitaire aura pour conséquence d’accroître les inégalités homme-femme, entre les corps, les disciplines…

Aujourd’hui, il est urgent d’exiger :
– une augmentation du salaire pour tous les personnels.
– le rattrapage de la perte de pouvoir d’achat des 20 dernières années.
– la retraite à 60 ans avec 40 annuités.